Un siècle de réformes 1450-1550 (4ème partie)
Les réformateurs (suite)
Zwingli réorganise l’Église, s’occupe de la formation des pasteurs (on appelle ainsi les ministres du culte réformé à la suite d’une prédication de Zwingli, en 1523, sur « le berger » ; rappelons que pasteur veut dire berger).
Zwingli ne veut pas d’une Église coupée de la société : il y a pour lui non pas identité mais interférence entre communauté ecclésiastique et société civile. Ce qui le conduit à lutter, au nom de l’Évangile, contre les abus socio-politiques.
Certains de ses premiers partisans souhaitent une coupure radicale entre la Cité et l’Église : ils se séparent de Zwingli et sont à l’origine du mouvement anabaptiste (qui refuse le baptême des enfants). Soupçonnés d’être de dangereux anarchistes, ils seront abominablement persécutés à travers toute l’Europe et notamment à Zurich où certains sont noyés dans le lac.
Chronologie de Huldrych Zwingli
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naissance à Wildhaus (dans le canton de Saint-Gall)
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1502 :S’inscrit à l’université de Bâle, où il obtient le grade de maître ès arts.
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1506 :Achève ses études de théologie et est ordonné prêtre à Constance.
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1506-1516 :Curé de la ville de Glaris. Ses sermons anti-mercenariat ne plaisent pas à la communauté rurale.
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1516-1518 :Chapelain de l’abbaye territoriale d’Einsiedeln (Notre-Dame des Ermites).
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1512 :Comme aumônier militaire des Suisses à la solde du pape, il participe aux batailles de Novare (1513) et de Marignan 1515.
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1516 :Rencontre Érasme et l’imprimeur Johann Froben à Bâle.
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1519:Le 1er janvier : Zwingli prêche pour la première fois à la Grossmünster de Zürich. Marqué par l’épidémie de peste qui décime plus du tiers des habitants de la ville cette année-là, il approfondit sa foi et devient peu à peu un authentique réformateur.Devient curé de Zurich.
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1520 :Renonce volontairement à sa pension papale.
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1522 :16 mai Par la publication de « Exhortation contre les enrôlements et les pensions« , Zwingli commence à se faire connaitre en dehors de Zurich.
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Passe définitivement à la Réforme avec la rédaction des 67 thèses (les Schlussreden) qu’il rédige pour participer à la première dispute de Zurich [1] qui se tient le 29 janvier. Dès lors Zwingli va tout faire pour que Zurich devienne une cité réformée.
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1524 :Épouse la veuve Anna Reinhart. Ils auront quatre enfants
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1525 :Septembre Zurich abolit la messe (Berne l’interdira en 1528, Bâle et Glaris en feront de même en 1529).
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1526 :Mars: Le premier culte réformé est célébré. Les moines se dépouillent de leurs habits religieux, la lecture du texte sacré se substitue au chant et lesreliques sont abandonnées.Mai: Zwingli est excommunié à la suite de la dispute de Baden (canton d’Argovie).
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1529 :Colloque de Marbourg.[2] Sous la présidence du landgrave Philippe Ier de Hesse, Zwingli y rencontre Martin Luther pour faire le point de leurs accords et désaccords sur la doctrine eucharistique.En juin, première bataille de Kappel. La Réforme, grâce à la Ligue évangélique réunissant les cantons de Berne, Saint-Gall, Bâle et Zurich, et sous l’action de Zwingli, s’étend aux bailliages communs (« alliance combourgeoise ») après la première paix de Kappel.Zwingli était devenu l’oracle des Suisses qui partageaient ses opinions religieuses. Les catholiques, de leur côté, le détestaient autant que les protestants l’estimaient. Ils le regardaient généralement comme un boute-feu et comme la cause des maux de la patrie. Ils persécutaient violemment les partisans des nouvelles idées, qui, à leur tour, ne se montraient ni assez prudents, ni assez réservés. Au milieu de tant de tracasseries, de tant de violations de la liberté de conscience de part et d’autre, il était impossible que la paix se conservât. Elle fut rompue.
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1530:Zwingli envoya à la diète d’Augsbourg une confession de foi approuvée de tous les Suisses, et dans laquelle il expliquait nettement que le corps de Jésus-Christ, depuis son ascension, n’était plus que dans le ciel, et ne pouvait être autre part ; qu’à la vérité, il était comme présent dans la cène par la contemplation de la foi, et non pas réellement ni par son essence. Il accompagna sa confession de foi d’une lettre à Charles-Quint, dans laquelle il tient le même langage. La même année, il envoya à François Ier, par son ambassadeur, une autre confession de foi.
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1531 :
[1] Les trois disputes de Zurich (1523-1524)
Première Dispute (janvier 1523)